5:45 min | 2020

Festivals
01/2020: International Film Festival Rotterdam, Pays-Bas (Nominée Found Footage Award)
03/2020: Rendez-vous Québec Cinéma, Canada (Compétition meilleure oeuvre d’art et expérimentation)
03/2020: Rencontres Internationales Traverse Vidéo, Toulouse, France
09/2020: Bureau des Questions Importantes, EEEEH! La Grenette, Nyon, Suisse
09/2020: Open City Documentary Festival, Londres, Angleterre
10/2020: Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux, Paris, France (Compétition internationale)
10/2020: Uppsala Short Film Festival, Uppsala, Suède (Compétition internationale)
10/2020: DOK Leipzig, Allemagne (Compétition internationale Short Films)
11/2020: Message to Man, Saint-Pétersbourg, Russie (Compétition internationale Silico Experimental Films)
12/2020: This Human World, Vienne, Autriche (Compétition Exp:an:ded shorts)
07/2021: Festival ECRÃ, Rio de Janeiro, Brésil (Instalações e Artes Interativas)
10/2021: Lucca Film Festival e Europa Cinema, Italie (Selezione Ufficiale Cortometraggi)
10/2021: Tallinn Photomonth, Estonie (Artists Film Programme Diplopia)
11/2021: Festival Internacional de Videoarte de Camagüey, Cuba
11/2021: Istanbul International Experimental Film Festival, Turquie (Compétition Memory Boom)
09/2022: Braquage association, Paris, France (Programme De la ventriloquie)
10/2022: e-flux Video & Film, Brooklyn, New York, États-Unis (Programme 1.Tongue Takeover)
06/2023: Festival de l’histoire de l’art, Le Climat, Fontainebleau, France

Prix
10/2020: Prix du jury, Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris, Compétition internationale
11/2020: Centaur Prize for Best Experimental Film, In Silico International Competition of Experimental Films, IFF Message to Man

« Le film prend comme point de départ, voire de prétexte, une histoire familiale devenue une sorte de rite mémoriel qu’il décline d’une façon inattendue en quatre épisodes. Le dispositif qui emploie deux techniques de « dédoublement » est remarquable : le split-screen et le lip-sync servent tous les deux à évoquer les mécanismes à l’œuvre dans la remémoration et la transmission de contenus à la fois subjectifs et collectifs, qu’il organise en miroir pour un résultat qui rappelle la rétroaction en vidéo aboutissant à un tourbillon d’images sans fin et sans fond, et ici à un récit qui s’auto-propulse à l’infini et produit sa part de vertige. Le film-performance met en scène quatre versions du récit de la grand-mère de Myriam, racontées en patois québequois, à propos d’une tempête arrivée durant l’enfance de la première dont les faits sont magnifiés par l’imaginaire et à mesure que le temps sépare elle et ceux à qui elle a légué le récit de ces évènements. L’ingéniosité est d’avoir eu recours à des images d’archives en tout genre, à du found footage de tempête. Plus que d’illustrer une histoire subjective, elles symbolisent le processus d’évocation d’une mémoire qui a recours à des images mentales, tissées à partir d’un stock d’images collectives, hétéroclites par essence et re-combinées sans cesse et surtout puisant dans l’inconscient collectif. Ce re-inactement de l’histoire familiale et collective s’est fait par la mise en bouche truquée – le lip-sync est à peine sensible – par une fausse speakerine interprétée par l’artiste, qui nous raconte l’étrangeté même de l’approbation d’un récit et sa transmission, et les métamorphoses de la « speakerine » sur un fond aussi toujours varié, soulignent la saisonnalité ou plus encore la variabilité sans fin du récit, car qui dit saisons, dit un retour constamment renouvelé et réinventé de cette mémoire, gage de partage et d’appartenance … »
— Le mot du Jury FCDEP (Antonie Bergmeier, Marina Kožul, Luc Vialle, Derek Woolfenden)

« Dans Les quatre récits d’Alice, Myriam Jacob-Allard explore un récit qui, par sa prégnance, s’est inscrit au patrimoine familial. Ce récit, maintes fois relaté par sa grand-mère, raconte une histoire invraisemblable d’ouragan, digne du Wizard of Oz, qui, enfant, l’aurait emportée, l’aurait fait s’envoler.

La vidéo dont l’image est scindée en deux donnent à voir d’un côté l’artiste en lectrice de bulletin météo sur un fond vert plutôt amateur et, de l’autre, des images repiquées sur le net qui documentent des tornades et des ouragans. Myriam Jacob-Allard, en lectrice météo, fait du lip-sync sur une histoire narrée par sa grand-mère. À sa gauche, défile un montage/collage d’images qui illustrent le récit. Les codes télévisuels du bulletin météo s’avèrent vite secondaires pour céder la place aux quatre différentes versions de l’histoire relatées par la grand-mère que l’artiste a enregistrée sur dix ans. Au fil des ans, l’histoire change, les points saillants demeurent mais la séquence des évènements diffère et, curieusement, plus le temps passe, plus le récit s’éloigne, tantôt la grand-mère dit avoir 14, puis 13, 12 et 11 ans. Les quatre récits d’Alice, dans ses multiples ramifications devient une sorte d’essais sur la mémoire, la transmission et l’appartenance. En reprenant à répétition les diverses moutures du récit d’Alice, Myriam Jacob-Allard fait sienne cette histoire. Une appropriation que le lip-sync incarne, tout en appelant le détachement tant l’exercice semble exigeant. Une distance qui parle de la subjectivité de la mémoire —un peu comme la grand-mère qui se distancie de plus en plus dans le temps de son propre récit et le modifie—, ainsi que de la nécessité d’un ancrage dans la construction de l’identité et de la volonté de s’en émanciper pour évoluer. »
— France Choinière (Clerval vallée claire ou claire vallée, T’envoler, Dazibao)

Voix: Alice Gervais
Lip-sync: Myriam Jacob-Allard
Enregistrement sonore : Claire Jacob et Myriam Jacob-Allard
Mixage et montage sonore : Bruno Bélanger (PRIM)
Colorisation : Sylvain Cossette (PRIM)
Montage vidéo et caméra : Myriam Jacob-Allard

Pour leur soutien dans la réalisation de ce projet, l’artiste tient à remercier : Alice Gervais, Claire Jacob, Simon Plouffe, Émilie Jacob-Allard, Denis Allard, Nicholas Larouche, France Choinière, Jean-Philippe Thibault, la Société d’histoire du patrimoine de La Sarre, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts et des lettres du Québec, PRIM.